« La souris bleue », de Kate Atkinson

La souris bleue de Kate Atkinson, La souris bleue, Kate Atkinson, Le Livre de Poche

4ème de couverture

« Un détective privé enquête à Cambridge sur des affaires criminelles qui n’ont jamais été éclaircies. Il doit remonter à des évènements souvent très lointains pour suivre les traces de la mystérieuse « Souris bleue ». Les intrigues se déroulent dans des milieux sociaux très divers, allant de la classe ouvrière à la gentry. Les drames les plus poignants alternent avec les épisodes désopilants, dans lesquels on retrouve le regard caustique de Kate Atkinson sur notre monde moderne, la télévision, la « néfaste food », l’amour parental avec ses excès et ses carences, notamment. Anticipations et retours en arrière tiennent le lecteur en haleine. Une fois encore, l’auteur de « Dans les coulisses  du musée » s’y entend à dépeindre, avec une étonnante âpreté de ton, les maux de notre société ».

 

L’histoire

Jackson Brodie, détective privé, est chargé, des années après les faits, d’éclaircir trois enquêtes irrésolues impliquant trois jeunes filles. La première, Olivia, disparue au milieu de la nuit alors qu’elle dormait sous une tente dans le jardin familial. La seconde, Laura, sauvagement égorgée sur son lieu de travail. La dernière, Michelle, qui a assassiné son mari à coup de hache.

 

L’auteur

Fille unique de parents commerçants en instruments médicaux, Kate Atkinson obtient son diplôme de littérature anglaise à Dundee University en 1974. Dans ses romans, elle critique la société anglaise, dissèque les âmes et les cœurs sous forme de polar, décrit les névroses familiales, les frustrations et les perversions et toutes les folies de notre époque. Elle est l’auteur de nombreux romans dont « Dans les coulisses du musée » et de deux recueils de nouvelles.

 

Ce que j’en pense

C’est un roman noir, ironique, bourré d’humour noir, et macabre. Les descriptions de certaines scènes sont tellement réalistes que c’est parfois à la limite du supportable, surtout le soir. Il se lit facilement, d’une part parce qu’il est bien écrit, d’autre part parce qu’on a envie de connaître la suite. Que s’est-il passé ? Qu’a fait tel ou tel personnage ? Kate Atkinson sait dépeindre les travers de notre société, les faiblesses humaines, à la perfection. Son cynisme peut choquer, mais c’est sans conteste d’une lucidité implacable.

Les thèmes qu’elle aborde sont ceux de l’amour parental, tour à tour excessif ou absent, selon que le parent aime ou non son enfant. C’est aussi le thème de la désillusion. Désillusion du couple, du quotidien. La désespérance et la fatalité qui entourent les personnages sont criantes de vérité.

Kate n’épargne aucune classe sociale. Cela nous amène à la constatation suivante : peu importe le milieu, peu importe l’éducation, peu importe qu’on soit entouré d’or ou de haillons, sous des dehors lisses, l’être humain peut se révéler la pire créature qui soit.

 

Extraits et citations

« Si seulement elle n’était pas aussi féconde. Elle ne pouvait pas prendre la pilule qui lui donnait de la tension, avait bien essayé le stérilet, mais il s’était déplacé, et Victor considérait les préservatifs comme une atteinte à sa virilité. Elle n’était que sa poulinière. Ses grossesses avaient un seul avantage : elles lui permettaient d’échapper aux assiduités de Victor. Elle prétendait que les rapports sexuels étaient mauvais pour le bébé et il la croyait parce qu’il ignorait tout – tout des bébés, des femmes, des enfants, tout de la vie. Elle était vierge en l’épousant et elle était rentrée de leur semaine de lune de miel au Pays de Galles en état de choc. Elle aurait dû le quitter séance tenante, bien sûr, mais Victor avait déjà commencé à l’épuiser, parfois elle avait l’impression qu’il se nourrissait d’elle » (p.23).

« Olivia était la seule qu’elle aimait, et Dieu sait si elle faisait de son mieux avec les autres. Tout par devoir, rien par amour. Le devoir finissait par vous tuer » (p.33).

« Theo fut surpris d’avoir l’estomac aussi solide face à ce carnage, mais il avait toujours considéré que les avocats avaient en commun avec les policiers et les infirmières d’être capables de s’élever au-dessus du désordre et des tragédies de la vie quotidienne et de les aborder d’une façon détachée » (p.46).

« Theo qui ne cessait de supplier « Mon Dieu, faites qu’elle s’en tire », tel un mantra terrible et impossible à arrêter, parce qu’il avait l’impression que tant qu’il continuerait à répéter les mots, il pourrait empêcher le pire » (p.50-51).

« (Allaient-elles vraiment l’incinérer demain, le réduire en cendres ? Comme il était extraordinaire qu’on vous donne pareille autorisation. De vous débarrasser d’un être humain comme d’un sac d’ordures.) » (p.111).

 

La Presse en parle

« Son « réalisme fantastique » fait rire à gorge déployée ». Isabelle Lortholary, Elle

« Atkinson a bien mesuré et exprimé cette évidence : « Il y a tant d’histoires à raconter et si peu de temps. » Il ne faut pas s’y tromper : le sentiment de cette urgence est le propre des meilleurs écrivains ». Frédéric Vitoux, Nouvel Observateur.

 

Les Prix

Prix Westminster du roman anglais.

 

Bonne après-midi…

 

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24 réflexions sur “« La souris bleue », de Kate Atkinson

  1. Pingback: Billet récapitulatif mois anglais 2013 | Plaisirs à cultiver

    • Je ne connaissais pas Kate Atkinson. C’est le premier livre que je lis d’elle (et sûrement pas le dernier). J’ai été surprise par son analyse de la société, par son cynisme. Elle ose dire des choses que beaucoup pensent mais ne disent pas. C’est ça que j’ai apprécié (plus que les nombreuses scènes gores) 🙂

  2. Pingback: On a de la chance de vivre aujourd’hui de Kate Atkinson | Netherfield Park

    • Le format « nouvelles » est assez déroutant. Celui-ci est un roman classique, même si les drames sont évoqués au début en chapitres indépendants type nouvelles. Il te plaira sans doute mieux.
      Bonne soirée…

  3. Je ne m’en souviens pas beaucoup mais je sais que j’avais passé un moment agréable. Merci pour ce billet bien ajouté au recap !

  4. Bonsoir,

    Un roman noir, ironique, bourré d’humour noir, et macabre avec des descriptions de certaines scènes qui sont tellement réalistes que c’est parfois à la limite du supportable ??? Non, mais, c’est finis de me mettre l’eau à la bouche comme ça ??

    Mince, à la couverture, j’aurais passé mon chemin et là, tu me donnes envie. Zut, j’avais dit plus d’ajout à la wishlist.

      • Plus rien ne m’étonne ! Mais dis-moi, ma wish t’a-t-elle confié que les murs n’étaient pas fait pour soutenir autant et que des édifices se sont écroulés parce que des architectes ou des ingénieurs avaient oublié de prendre en compte le poids des livres lorsqu’ils ont fait les plans de la biblio ??

        Nan, je ne cèderai pas !

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