So shocking ! D’Alan Bennett

 

4^ème de couverture

« Mrs Donaldson et Mrs Forbes ont la cinquantaine. Mères de famille, ce sont des « femmes respectables » de la middle-class anglaise. La première, avec le décès de son époux, s’apprête à goûter à la solitude altière à laquelle son nouveau statut la prédispose. La seconde, matrone surprotectrice, voit d’un œil critique les noces de son fils Graham avec la disgracieuse Betty. Mais voilà qu’un souffle libertin vient bousculer ce havre de respectabilité. Mrs Donaldson devient la logeuse de deux étudiants qui, en fait de loyer, offrent leurs ébats sexuels à ses regards voyeuristes. Quant à Mrs Forbes, il faut toute la ruse de son entourage pour lui camoufler les frasques de son fils… ».

 

L’histoire

Mrs Donaldson est veuve depuis peu. Respectable et réservée, elle va devenir malgré elle une logeuse un peu particulière… Quant à Mrs Forbes, c’est une femme à poigne crainte par son entourage. Son fils unique, sur le point de se marier, n’est pas aussi lisse qu’elle l’aurait souhaité. Comment son entourage va-t-il lui cacher ? A moins que…

 

L’auteur

Auteur d’œuvres autant humoristiques que controversées, Alan Bennett est un chroniqueur des mœurs de l’Angleterre d’aujourd’hui. Il est l’auteur de « La reine des lectrices ».

 

Ce que j’en pense

Ce roman est écrit sous forme de deux nouvelles traitant chacune d’un personnage différent (Mrs Donaldson et Mrs Forbes). Bourré d’humour, il m’a provoqué quelques rires bienvenus. Certains passages sont corsés, notamment les scènes sexuelles. Mais le sujet est traité sans vulgarité, presque chirurgicalement. Un bémol toutefois concernant la seconde histoire. Le personnage central est le fils de Mrs Forbes, et non pas elle. Elle apparaît, bien sûr, et haute en couleurs ! Mais le récit est davantage accès sur Graham.

Dans ce roman, Alan Bennett dissèque les mœurs avec délectation et beaucoup d’ironie. La construction du livre est judicieusement faite, avec les personnages et un narrateur qui les observe et intervient pour apporter des précisions sur le récit ou les évènements.

Les thèmes abordés sont bêtement humains mais l’humour pince sans rire d’Alan Bennett fait toute la différence : l’envie, la tentation, la culpabilité, la découverte de soi, le regard des autres, le narcissisme.

Ce livre est un petit bijou, il se lit d’une traite. Il est délicieusement « so shocking ! »

 

Extraits et citations

« – Sans blague ? dit Terry. Vous êtes réellement infirmière ?

–          Non, dit Mrs Donaldson. Je suis veuve. » (p.12)

 

« Sans cette expérience, elle aurait probablement été moins réceptive à une proposition qui avait tout de même quelque chose d’un peu scandaleux – bien qu’elle eût été à deux doigts de la décliner, en prétextant que « ce n’était pas son genre ». Mais quel genre de femme était-elle, au bout du compte? Elle ne le savait plus avec certitude. » (p.51)

 

« –          Eh bien ?

–          Que se passe-t-il lorsqu’on a affaire à un homme ? On ne peut pas le prendre par la main…

–          Par l’épaule, peut-être ? Bon sang, vous aimez vraiment vous toucher, dans votre génération. Mais évitez les embrassades, pour l’amour de Dieu ! » (p.64-65)

 

« C’était inconvenant. Elle avait beau faire la fanfaronne, cela ne lui ressemblait pas. Mais c’était justement pour cela qu’elle le faisait : parce que cela ne lui ressemblait pas. » (p.102-103)

 

« En conclusion, tous ces individus, les divers membres de cette famille, n’auraient-ils pas mieux vécu, et n’auraient-ils pas été plus épanouis, s’ils s’étaient montrés un peu plus francs les uns envers les autres depuis le début ? » (p.192)

 

Bonne après-midi…

 

Ce livre participe à la lecture commune avec Maggie, Miss Léo et Titine

Ce livre participe aux Challenges :

– Le mois anglais avec Titine et Lou

– Destins de femmes avec Tête de litote