Tuer le père, d’Amélie Nothomb

Tuer le père, Amélie Nothomb, Challenge lire sous la contrainte, Session 7

4ème de couverture :

« Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur.

A.N. »

 

Ce que j’en pense :

Ceux qui me suivent le savent, j’aime beaucoup les livres d’Amélie Nothomb. J’apprécie son style incisif, son cynisme, son humour noir. Ses romans côtoient souvent l’absurde, il y a un humour certain. Sauf que cela fait quelques livres maintenant que je trouve moins aboutis. Je m’explique…

« Tuer le père », c’est l’histoire d’un jeune garçon qui ne connaît pas son père biologique, et qui est mis à la porte par sa mère alors qu’il n’est qu’un adolescent. Il est recueilli par un couple, et poursuit son apprentissage de la magie, qui est un art dans lequel il excelle.

Sans vous dévoiler toute l’histoire (d’autant que ce serait facile avec ses 130 pages), ce jeune garçon va tomber amoureux de sa mère de substitution, il va tenter de la voler au père, puis il va s’en prendre à la réputation professionnelle de ce dernier.

Avec ce roman, nous sommes comblés en thèmes psychanalytiques. L’Œdipe, notamment. Ou plutôt une sorte d’œdipe de substitution. D’autres thèmes comme la tricherie, l’illusion, sont abordés. Ainsi que les thèmes chers à l’auteur (avidité, absurde…) Les personnages constituaient une bonne matière à exploiter. Je parle à l’imparfait parce que malheureusement Amélie n’a pas su exploiter ce gisement qu’elle avait elle-même créé. Ce roman pouvait être construit, solide, dense, fouillé. Il n’en ressort qu’un brouillon. Le mot est peut-être un peu fort, mais il représente bien la sensation que l’on a. C’est creux, l’auteur n’est pas allé au bout de ce qu’elle avait commencé. Un peu comme si elle avait tout bien construit dans son imaginaire, mais sans arriver à le retranscrire sur papier. Les thèmes étaient bons pourtant.

Ce roman se laisse lire, mais il m’a laissée (encore une fois) sur ma faim.

J’ajouterai que je suis lasse et toujours aussi choquée par les relations charnelles obtenues par l’usage de champignons hallucinogènes. Qu’a donc Amélie Nothomb avec ce type de sexualité ? Certes tous les thèmes peuvent être abordés dans des romans, c’est la base de la création et de la liberté d’expression. Cela fait remuer les consciences, et le but d’un livre est de marquer les esprits, voire effectivement de choquer et de déranger. Mais faut-il pour autant en faire un tic d’écriture ?

 

Extraits et citations :

« Après avoir logé à l’hôtel pendant une année entière, habiter une maison lui paraissait le luxe le plus formidable qui soit. Il ne devrait plus travailler la nuit dans les bars pour payer sa chambre. Il allait pouvoir redevenir un enfant ».

 

« – De toute façon, dit Joe, la magie, c’est de la triche.

– Je ne suis pas d’accord. Il y a une différence fondamentale : la magie déforme la réalité dans l’intérêt de l’autre, afin de provoquer en lui un doute libérateur ; la triche déforme la réalité au détriment de l’autre, dans le but de lui voler son argent.

– Si ce n’est qu’une question de fric !

– C’est plus grave que ça. Le magicien aime et estime son public ; le tricheur méprise celui qu’il plume ».

 

« Les enfants que ne reconnaît pas leur père en souffrent. Mais il existe une souffrance plus grande : celle d’un père que son enfant ne reconnaît pas ».

 

Bonne après-midi…

 

Ce livre participe au Challenge lire sous la contrainte, Session 7, de Philippe
Lire sous la contrainte, Philippe, Session 7

2 réflexions sur “Tuer le père, d’Amélie Nothomb

  1. J’ai lu un seul Nothomb et je n’ai pas aimé. Du coup, je n’ai pas retenté l’expérience et tu ne m’incites pas à le faire avec ce roman; J’ai lu d’autres critiques négatives au sujet de ce bouquin.
    Merci pour ta participation à mon challenge et bonne fin de soirée.

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