Cette version du Horla est une version BD. Pour la version roman, c’est ici ! 🙂
4ème de couverture
« Je ne suis pas fou…
Quelque chose habite ici…avec moi.
Elle peut toucher les gens…
« Il » se nourrit d’eau et de lait…
Mais je ne peux pas la voir…
Je suis possédé !
Quelqu’un possède mon âme ! ».
L’histoire
Le narrateur mène une vie tranquille dans sa maison au bord de la Seine, lorsque d’étranges phénomènes commencent à se produire. C’est la carafe d’eau sur sa table de nuit qui est bue, des objets qui disparaissent ou se brisent, une fleur cueillie par une main invisible… Peu à peu, le narrateur acquiert la certitude qu’un être surnaturel et immatériel vit chez lui, se nourrit de ses provisions. Pire encore, cet être, qu’il baptise le Horla, a tout pouvoir sur lui, un pouvoir grandissant… Du Horla ou de l’homme, l’un des deux doit périr.Le Horla comme les contes fantastiques écrits par Maupassant à la fin de sa vie, alors qu’il sombrait dans la folie, joue délicieusement avec nos nerfs en traitant de thèmes très actuels comme l’angoisse, la hantise du suicide, la peur de l’invisible.
L’auteur
Guillaume Sorel est notamment l’auteur de « L’île des morts » et des « Derniers jours de Stefan Zweig ».
Ce que j’en pense
C’est une adaptation fidèle du roman de Maupassant. Le graphisme est très réussi, autant les couleurs que le trait de crayon se prêtent à l’atmosphère du 19ème siècle. Les paysages sont moins acérés que les personnages, cela marque avec habileté les voyages et les sorties du narrateur.
Un bémol, il faut avoir lu le livre avant pour saisir toutes les subtilités de l’histoire. On peut comprendre l’essentiel, si on y prête beaucoup d’attention. Mais cela ne suffit pas.
En effet, le fond de l’histoire, ce monstre tapis qui souhaite la mort du narrateur, est la matérialisation de l’anxiété et de l’agoraphobie dont souffre celui-ci. Les attaques de panique dont il est la proie à l’extérieur de son domicile, dans les bois notamment, sont assez bien retranscris sous le crayon de Guillaume Sorel, mais il reste compliqué de comprendre que cette représentation est davantage qu’un décor ou un simple vertige. Dans le roman, le ressenti du personnage est extrêmement bien décrit. C’est le défaut des BD, comme des films d’ailleurs, tirés d’un roman dont l’aspect psychologique ainsi que les pensées du personnage sont une partie essentielle de l’histoire, pour ne pas dire un personnage à part entière.
On passe toutefois un bon moment. Le monstre fait bien son travail de monstre, il est monstrueux. Autre bémol : le monstre apparaît d’un coup à chaque fois. La tension ne monte pas comme à la lecture du roman.
Globalement, l’idée de reprendre l’œuvre de Maupassant était une excellente. Cela permet de faire connaître un classique ou du moins de familiariser un public peu enclin vers ce style de roman.
En résumé :
Points positifs :
- Une retranscription fidèle du roman ;
- Un graphisme réussi ;
- Permet de faire connaître aux plus jeunes ou moins férus de romans un classique de la littérature.
Points négatifs :
- Les pensées du narrateur ne sont pas assez bien retranscrites ;
- Une montée en tension inexistante.
Cette BD participe aux Challenges
Le mélange des genres catégorie BD
Tu as très bien décrit, je trouve les limites des BD par rapport aux romans: certaines subtilités leur échapperont toujours!
Merci 🙂 C’est comme dans les films tirés des romans. Ca part d’une bonne intention, mais malgré les efforts, il manque toujours la retranscription fidèle des pensées du personnage principal.
Je dois avouer que je suis assez réticente aux classiques de la littérature, même en BD… Mais pourquoi pas ?
Si les classiques ne sont pas trop ton truc, la Bd pourrait te plaire, pour avoir l’essentiel mais sans trop de détails. En première approche 🙂
Je ne connais pas Maupassant alors je ne sais pas si ça me plairait mais pour voir, il faudrait tenter. 🙂
Tente, mais commence plutôt par le roman 😉
Il doit être difficile de retranscrire une oeuvre comme Le Horla. Je note par curiosité.
C’est certain qu’il s’est attaqué à quelque chose ! C’est toujours difficile de retranscrire un roman, que ce soit pour en faire une Bd ou un film d’ailleurs 🙂
J’ai repéré cette BD déjà mais j’ai envie de lire le roman en premier. C’est préférable, non ?
Il vaut mieux que tu lises le roman avant la Bd, c’est nécessaire pour saisir toutes les subtilités 🙂